En 1999, Philippe Porcheron acquiert 4 hectares de vignes sur l’extraordinaire terroir de Margaux. Avec Jean-Luc Thunevin et Muriel Andraud, producteur de Château de Valandraud, il s’attache alors à réaliser un vin avec infiniment de soin : effeuillage manuel, vendanges vertes, très faible rendement, surmaturité des raisins. Tout ce qui n’est pas parfait est implacablement éliminé. Cette démarche perfectionniste, alliée au fabuleux terroir de Margaux, a permis d’obtenir des raisins somptueux à la peau épaisse d’un noir sombre et gorgé de sucre. La vinification de ce cru, est faite dans le chai, ou plutôt dans le garage de Roger Rex, l’ancien propriétaire des parcelles exploitées par Philippe Porcheron sur l’AOC Margaux.
Le premier vin de garage de Margaux est né, et il sera baptisé « Marojallia », Margaux en latin. Bernard Ginestet, a longtemps présidé à la destinée des grands crus classés de Margaux. S’étant lié d’amitié avec Philippe Porcheron, il trouve l’idée, d’abriter son vin de garage dans sa bâtisse, fantastique : « Philippe, j’habite cette immense maison bien trop grande pour moi, ce que je voudrais, c’est que ce château abrite ton cru ! »
La demeure située à l’entrée du village de Margaux ressemble à une belle endormie, avec un pan de toit un peu fatigué et des volets grinçants, mais cette maison a une âme. En 2000, c’est chose faite,
Philippe PORCHERON acquiert la demeure de Bernard Ginestet et celle-ci abritera Marojallia.
Ce vin rencontre dès les premières dégustations un extraordinaire succès. « Très riche, fruité, des senteurs de vanille, de cassis et de réglisse, une couleur pourpre intense associée à une rondeur, une très grande longueur en bouche ». « Jamais vu depuis 1945 ». Les notes attribuées à ce vin le hissent parmi les plus grands vins de Bordeaux.
Dans le village, on ne parle que de ça. « Comment un nouveau cru pourrait oser rivaliser avec les Stars de l’appellation ? » Le premier dégustateur fut Michel Bettane. Mais tout le monde attendait l’arrivée de Robert Parker. Va-t-il déguster, va-t-il aimer ? Puis ce fut le tour de Tanzer. Tous les avis vont dans le même sens : « Marojallia est un grand vin ». Le Millésime 2005 obtiendra même un 94-97 de M. Parker.