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Rapports d’époque de Château Latour et Lafite: Après un automne 2009 doux et pluvieux, les précipitations en novembre ont été exceptionnellement élevées (216 mm). Puis la tendance s’est inversée car les premiers mois de l’année 2010 ont été particulièrement froids et secs. Ces températures plutôt modérées montrant une différence inférieure à 2,1 °C par rapport aux températures normales de la saison, ont provoqué un retard dans l’bourgeonnement. Cependant, cela a été rapidement réduit avec des températures presque estivales en avril, permettant ainsi un bon développement végétatif.
La floraison a été perturbée par les précipitations et surtout par les journées fraîches de la première quinzaine de juin compte tenu d’un fort avortement des fleurs et d’une taille de baies mélangée. Ce n’est qu’au cours de la 3ème semaine de juin que les températures sont revenues à la normale. L’été a été caractérisé par une faible pluviométrie avec un déficit moyen de 60% entre juillet et septembre. Les températures ont été très près de la normale avec un mois chaud de juillet (1,5 °C de plus que la normale).
Fin juin, quelques parcelles de l’Enclos ont entamé un stress hydrique qui s’est accentué en juillet. Nous avons constaté un arrêt de la croissance de la vigne fin juillet. Fin août, de forts niveaux de stress ont eu lieu sur quelques terroirs sableux et graveleux qui ont favorisé la synthèse anthocyanique et le composé phénolique.
Notre terroir argilo-argileux a permis à la vigne de conserver l’eau et d’obtenir un processus de maturité plus régulier.
Mi-septembre, les raisins étaient dans un parfait état sanitaire avec une structure aromatique et phénolique dense et profonde. Entre le 6 et le 8 septembre, les 18 mm de pluie ont aidé les peaux de raisin à mûrir. Les vendanges de Merlot ont débuté le 20 septembre avec nos jeunes vignes. Nos meilleures parcelles de merlots ont été cueillies les 22 et 23, et ont montré, la veille de leur cueillette, des degrés alcooliques potentiels de 14,4 % vol en moyenne avec une acidité de 4,5 g/l sur H2 SO4, donnant beaucoup de fraîcheur à la dégustation.
Nous avons repris la cueillette avec le Cabernet-Sauvignon le 4 octobre, après une période de fortes pluies (21,5 mm). Le beau temps est revenu mardi et est resté jusqu’à la fin de la récolte; L’état sanitaire était impeccable. Les paramètres analytiques ont montré un excellent équilibre avec un potentiel élevé de sucre et un bon niveau d’acidité.
Rapport d’époque de Charles Chevalier / Château Lafite:
Les années passent et aucune d’entre elles n’est tout à fait la même.... Bien que 2010 ait une « ressemblance familiale » avec 2009. Le début de la saison viticole a été complexe, avec des précipitations assez élevées, difficiles à gérer jusqu’à la mi-juin. Juillet, août et septembre ont ensuite été très secs (avec une moyenne de 20 mm de pluie) avec d’excellentes températures diurnes et des nuits fraîches, ce qui est idéal pour une maturation lente mais complète des raisins. Néanmoins, cette période sèche a eu un impact négatif sur la taille des baies, et après avoir enregistré un avortement des fleurs et une taille de raisin inégale, nous nous attendions à un faible rendement.
Les vendanges au Château Lafite ont eu lieu du 24 septembre au 13 octobre. En raison des différents types de sol, nous récoltons chaque parcelle séparément afin de nous assurer que les raisins sont cueillis lorsqu’ils sont complètement mûrs. Le 4 octobre, quelques averses rafraîchissent les vignes et accueillent les 350 vendangeurs de Lafite et Duhart : un départ pluvieux, suivi de 10 jours de beau soleil.
A Sauternes, les vendanges sélectives ont débuté mi-septembre, de manière hétérogène, avec un lent développement du botrytis. À la mi-octobre, la croissance du champignon a été freinée par des températures très fraîches, nécessitant des récoltes délicates et très sélectives. Puis tout s’est accéléré dans la dernière semaine d’octobre et un bel esprit d’entraide s’est développé alors qu’une partie de l’équipe de Lafite et Duhart est venue, sécateurs à la main, pour apprendre et les techniques spéciales de cueillette de Sauternes.
Conditions climatiques
2010 a été une année sèche mais relativement fraîche, sans canicule estivale. Un hiver généralement froid a cédé la place à un printemps sec et frais qui s’est terminé par quelques précipitations à la mi-juin. Les températures ont commencé à augmenter le 21 juin et le temps estival s’est poursuivi tout au long d’un mois de juillet particulièrement ensoleillé. Les belles conditions de fin juillet ont été suivies d’un mois d’août plus nuageux, légèrement plus frais et très sec. Le temps estival est revenu le 21 août avec des températures élevées (atteignant 38 ° C les 25 et 26) et des nuits fraîches, ce qui a permis de bien démarrer le processus de maturation. Une pluie bienvenue entre le 6 et le 8 septembre a permis aux raisins de mûrir. Les niveaux d’acidité ont chuté et la maturation phénolique a été lente, mais la récolte est restée en excellent état. Le beau temps est revenu, toujours accompagné de nuits fraîches, favorisant la qualité et la synthèse des anthocyanes et de la saveur jusqu’à la récolte. Après les averses du 26 septembre, les vendanges ont débuté le 28 septembre dans de très bonnes conditions et se sont terminées le 13 octobre. Naturellement concentrés, les raisins étaient petits et leur jus, riche et très coloré, présentait une bonne acidité. Ces facteurs – des conditions sèches sans sécheresse, un ensoleillement exceptionnel, des nuits fraîches et des précipitations arrivées au bon moment – donnent au millésime 2010 une identité remarquable. Splendide suite à 2009, elle est sûre de devenir une année exceptionnelle dans la longue histoire du grand vin de Bordeaux.